Il faut savoir que le cancer de la prostate est le plus fréquent chez l’Homme (il représente 25 % des cancers masculins). La recherche ne cesse d’avancer et un nouveau décret vient de reconnaître le cancer de la prostate comme maladie professionnelle lors de certains cas liés au chlordécone (un pesticide). Une réelle avancée, selon Jean Pierre Giolitto, notamment dans les Antilles où ce produit était fortement utilisé.
Chlordécone : un décret pour aider les personnes malades
Si le chlordécone a été interdit en 1990 en France, ce pesticide a continué à être utilisé à grande échelle aux Antilles dans les champs de bananes. Selon Santé publique France, plus de 90 % de la population adulte a ainsi été contaminée et les antillais affichent un taux d’incidence du cancer de la prostate parmi les plus élevés dans le monde.
L’urologue Jean Pierre Giolitto, nous explique que c’est dans ce contexte qu’un décret a été publié afin de créer un « tableau des maladies professionnelles relatif au cancer de la prostate provoqué par les pesticides ». L’enjeu est de pouvoir déterminer les conditions de prise en charge des personnes malades mais aussi la liste des travaux à même de provoquer cette pathologie au sein du milieu agricole. Le décret indique ainsi que « le terme « pesticides » se rapporte aux produits à usages agricoles et aux produits destinés à l’entretien des espaces verts (produits phytosanitaires ou produits phytopharmaceutiques) ainsi qu’aux biocides et aux antiparasitaires vétérinaires, qu’ils soient autorisés ou non au moment de la demande ». Il est également précisé que les travaux qui exposent aux pesticides sont effectués « lors de la manipulation ou l’emploi de ces produits, par contact ou par inhalation », « par contact avec les cultures, les surfaces, les animaux traités ou lors de l’entretien des machines destinées à l’application des pesticides ».
Les conditions pour accéder au fonds d’indemnisation
La mise en place de ce décret, qui s’inscrit d’après les termes du président Emmanuel Macron dans un « scandale environnemental », doit également permettre de faciliter l’indemnisation des victimes. Il donne en effet accès aux agriculteurs à un fonds créé en 2020 afin d’être indemnisés. L’ensemble des salariés agricoles et exploitants doivent pour cela répondre à deux conditions, à savoir avoir travaillé au contact du chlordécone pendant au moins dix ans et avoir moins de quarante ans entre la dernière exposition et le diagnostic du cancer de la prostate.
Il est à noter qu’il est toutefois possible de solliciter la commission régionale pour les personnes ne répondant pas à ces conditions. En outre, les enfants exposés au cours d’une grossesse peuvent également être indemnisés.
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